3 - Baisse du taux d'imposition des plus riches
✏️ Cette explication n'est pas encore disponible dans ta langue, clique ici pour proposer ta traduction ou écris un email à inegalites.memo@marc-antoinea.fr.
D'après T. Piketty (2014), Le Capital au XXIᵉ siècle. Le taux maximum moyen de l’impôt sur le revenu des particuliers aux États-Unis a presque diminué de moitié depuis 1980, passant de 70 % à 37 %.
3Causes
Les médias détenus par les groupes industriels sont amenés à promouvoir l'idée d'une fiscalité supposément "confiscatoire" à l'égard des plus riches, notamment en mettant en avant les prélèvements obligatoires et en les comparant à des pays qui n'offrent pas le même niveau de prestations sociales et de services publics. Ils peuvent aussi promouvoir des théories non démontrées comme celle du ruissèlement, selon laquelle l'Etat devrait permettre l'enrichissement des personnes les plus riches en abaissant leurs impôts, afin qu'elles réinjectent cette richesse dans l'économie pour créer de l'activité.
Les gros donateurs, qui financent les candidats les plus libéraux, espèrent-ils en retour une baisse de leur imposition ? Il est difficile de répondre à cette question en absence de transparence des dons, mais il est assez troublant de constater qu'abaisser la fiscalité des plus riches fait partie des toutes premières mesures mises en oeuvre lorsque ces candidats accèdent au pouvoir.
Le lobby financier a intérêt à faire pression pour diminuer les impôts sur les produits financiers, par exemple les intérêts et dividendes, pour rendre ces investissements plus attractifs. Il s'agit d'impôts payés principalement par les plus riches. Par exemple, en France, le prélèvement forfaitaire unique (dit "flat tax") a été créé par la loi de finances pour 2018 pour s'appliquer aux revenus de l'épargne et du capital. Pour les personnes ayant des revenus importants, il est plus avantageux que l'impôt sur le revenu des personnes physiques.
2Conséquences
Lorsque les impôts des plus riches baissent, le reste des ménages est susceptible d'être proportionnellement davantage taxé pour conserver des recettes fiscales constantes. Cela peut prendre la forme d'un transfert de l'impôt sur le revenu, qui est progressif, vers la TVA, qui s'applique de la même manière à toutes et tous.