6 - Les crises économiques accentuent les inégalités
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Les crises économiques jalonnent l’histoire du système capitaliste et seraient inévitables, comme un moyen de régulation naturel des mouvements irrationnels des marchés. Ces crises ont pour point commun d’entraîner une récession brutale qui touche l’ensemble du système économique, affectant notamment l’emploi et les salaires.
Afin de relancer le secteur économique, les politiques publiques mises en œuvre sont en principe destinées à soutenir l’activité des entreprises, au nom de la préservation de l’emploi. Il peut s’agir de politiques monétaires (assouplissement quantitatif) ou budgétaire (relance budgétaire). Elles visent des secteurs employant principalement des hommes (bâtiment, travaux publics) et soutiennent des industries lourdes et polluantes (automobile).
Ces mesures étant liées à un accroissement de la dette publique, elles s’accompagnent de plans d’austérité visant à réduire le déficit budgétaire. Cela se traduit par des reculs en matière sociale. Les services publics en souffrent, notamment les secteurs de l’enfance et du soin. Ces mesures ont un impact particulier sur les femmes, en raison de leurs responsabilités sexospécifiques pour les soins et le bien-être de la famille, et parce que ces secteurs emploient principalement des femmes. Ainsi elles en sont les principales victimes collatérales, avec un effet démultiplicateur sur les inégalités.
2Causes
Les ajustements structurels impliquent une libéralisation de l'économie qui devient davantage exposée aux crises, une fois devenue vulnérable aux marchés financiers, exposée à la concurrence internationale, et dépendante du commerce mondialisé lui-même soumis à la spéculation. Ces ajustements impliquent aussi une réduction des amortisseurs sociaux, ce qui rend les populations plus vulnérable et accroît les conséquences humaines des crises économiques.
Le nombre et la gravité des crises économiques augmente conjointement à la généralisation de la dérèglementation financière à l'échelle mondiale.
6Conséquences
Les crises ont en général pour conséquence de renforcer le déficit budgétaire des États qu'ils financent par de la dette levée sur les marchés financés. Les pays n’ayant pas d’accès au marché financier, qui sont les moins développés, ont recours aux institutions tels que le FMI, qui en contrepartie d’une aide financière impose des ajustements structurels.
Les crises économiques peuvent priver les États de recettes fiscales en raison de la contraction de l'activité, et nécessiter un supplément de dépenses pour soutenir les entreprises, et ainsi impliquer un endettement parfois important. Pour les pays déjà endettés, une politique monétaire déflationniste, avec des taux d'intérêts élevés, entraîne une aggravation du service de la dette, le montant des intérêts à verser étant proportionnel aux taux.
Les crises économiques peuvent contribuer à l'insécurité alimentaire, par divers facteurs tels que l'augmentation du prix des denrées, la baisse du revenu des populations, la hausse du prix des carburants, la perturbation des circuits d'approvisionnement...
Les crises peuvent avoir ou non un impact sur les flux nets migratoires. Ce qui est certain, c'est que les immigrés d'un pays en crise sont les premiers en difficulté, car ce sont eux qui occupent les emplois précaires, peu qualifiés, ou à temps partiel et qu'on outre ils ont du mal à retrouver du travail en raison de la discrimination à l'embauche. Par ailleurs, les pays en crise peuvent avoir tendance à vouloir réduire les voies d'immigration légale, ce qui a des effets sur l'immigration clandestine et retarde l'intégration des migrants.
Comme on le voit sur le graphique de l'indice de démocratie, celui-ci diminue à l'occasion des crises (2008, Covid).