16 - Ajustements structurels en contrepartie de prêts du FMI ou de la banque mondiale
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Les ajustements structurels sont des programmes de réformes économiques imposés par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale aux pays en développement en difficulté économique en contrepartie de prêts. Ils visent à réduire les déficits budgétaires et l'inflation, et à favoriser la croissance économique. Ces programmes sont souvent critiqués pour leurs effets négatifs sur les populations les plus pauvres. Ils entraînent une réduction des services publics, des privatisations d'entreprises publiques, une dérèglementation du marché du travail et une augmentation des taxes. Ils peuvent également entraîner une augmentation des inégalités, car les riches sont plus susceptibles de bénéficier de la croissance économique créée par les ajustements alors que les vulnérables vont en subir les effets négatifs.
1Cause
Les crises ont en général pour conséquence de renforcer le déficit budgétaire des États qu'ils financent par de la dette levée sur les marchés financés. Les pays n’ayant pas d’accès au marché financier, qui sont les moins développés, ont recours aux institutions tels que le FMI, qui en contrepartie d’une aide financière impose des ajustements structurels.
6Conséquences
Les ajustements structurels sont demandés à l'occasion de prêts du FMI ou de la banque mondiale. Ces prêts impliquent le paiement d'intérêts sur les titres de dette, appelés charge de la dette.
Un des objectifs des ajustements structurels étant de réduire le coût du travail, ils comportent généralement des mesures qui directement ou indirectement affectent la protection sociale. Lorsque la protection sociale est directement assurée par l'entreprise sous forme de prestation en nature (par exemple lorsque l'employeur fournit un logement à ses employés), l'exposition à la concurrence internationale résultant du programme d'ajustements structurels l'amène à abandonner ce type d'avantage pour rester compétitif.
Les ajustements structurels ont des conséquences économiques sensées être favorables à long terme (création de nouvelles activités dans le secteur privé), mais qui restent hypothétiques. Ils ont en revanche des conséquences sociales immédiates et certaines : compression d'effectifs dans le secteur public, augmentation du coût de la vie, diminution des aides et subventions. Ces mesures poussent les personnes à trouver des solutions dans le secteur informel dans une logique de survie économique et de débrouillardise, ce qui augmente les effectifs de l'emploi informel.
Parmi les mesures d’ajustement structurel exigées des bailleurs internationaux, certaines ont une incidence défavorable sur la politique agricole. En effet, pour réduire le déficit de la balance des paiements, la priorité est donnée aux cultures d’exportation et aux productions substituables aux produits importés, le tout au détriment de l’autonomie alimentaire. Les mesures d’ajustement monétaires se traduisent souvent par une dévaluation de la devise locale ce qui a pour conséquence de renchérir sur le marché intérieur le prix des productions d’export ou de substitution. La réduction du déficit budgétaire exigé par les bailleurs se fait le plus souvent au détriment des politiques de soutien aux filières agricoles. La recherche d’une productivité accrue impose l’utilisation d’intrants qui, mal maîtrisés, rendent les producteurs dépendants des multinationales qui fournissent ces produits, et créent des risques pour l’environnement, le climat et la biodiversité.
Les ajustements structurels impliquent une libéralisation de l'économie qui devient davantage exposée aux crises, une fois devenue vulnérable aux marchés financiers, exposée à la concurrence internationale, et dépendante du commerce mondialisé lui-même soumis à la spéculation. Ces ajustements impliquent aussi une réduction des amortisseurs sociaux, ce qui rend les populations plus vulnérable et accroît les conséquences humaines des crises économiques.